Le leadership désigne la façon dont une personne qui occupe une fonction hiérarchique au sein d’un groupe ou d’une entreprise est capable d’exercer son autorité sur les autres membres. Le véritable leader doit être capable de façonner pour son équipe une vision inspirante de l’avenir. Pour atteindre cet objectif, il doit encourager, accompagner et diriger. Un bon leader se reconnaît par ses résultats. Ces résultats varient le plus souvent en fonction du style de leadership. Dans cet article justement, nous vous présentons les 6 principaux styles de leadership ou de leader.
Sommaire :
Un leader est-il un manager ?
Avant de procéder à un inventaire des styles de leadership, il est important d’établir la différence qu’il existe entre le leadership et le management. Faisons d’abord remarquer qu’un leader peut être en même temps un manager. Il est tout à fait possible aussi d’être un leader sans être un manager. Le contraire étant tout aussi vrai.
Le manager est, il faut le savoir, désigné par sa hiérarchie pour assumer une fonction, ce qui n’est pas nécessairement le cas du leader. Le rôle du manager est davantage opérationnel, tandis que le leader est semblable à un guide spirituel. Le bon manager doit organiser les tâches, contrôler, embaucher ou licencier par exemple. Le leader quant à lui doit fédérer, diriger, trouver des solutions lorsque l’on s’y attend le moins. Il est possible d’acquérir des techniques de management dans une école, ce n’est pas nécessairement le cas pour le leadership.
Les 6 différents types de leadership
Le style de leadership désigne la façon dont un leader impacte sur les résultats de l’organisation. C’est sa façon de guider l’équipe dont il a la responsabilité à atteindre les buts et les missions à lui assignés par l’organisation. Ce style repose sur une vision clairement définie par celui qui occupe cette position de leader.
Daniel Goleman, Richard Boyatzis et Annie McKee se sont penchés sur le sujet de leadership. Dans une étude dont les résultats ont été publiés en 2000 dans la Harvard Business Review, ces auteurs nous dressent quelques profils de leader repris dans cet article. Voici les 6 styles de leadership qu’ils ont découvert.
1. Le leadership directif
Ce style de leadership peut s’apparenter à ce que le psychologue américain K. Lewin appelle le leadership autoritaire, lequel consiste pour le chef à donner des ordres à son équipe et à sanctionner si nécessaire. En effet, les membres de l’équipe d’un leader directif doivent subir son autorité. Il indique à chacun ce qu’il doit faire et s’attend à ce qu’il a demandé soit exécuté tel quel. Aucun principe de discussion n’existe entre son équipe et lui. Ce qu’il dit doit être fait sans aucune autre forme de contestation ni demande d’explication.
La seule norme qui existe dans un tel contexte est celle du magister dixit. Une fois le « maître » a dit, il faut obéir et il attend les résultats. Ce que le leader directif attend du personnel, c’est l’exécution, la discipline et le résultat. Le style directif sape la motivation des membres de l’équipe. Autant reconnaître que dans la mesure où les autres collaborateurs sont amputés de leur autonomie, les résultats sur le long terme peuvent être désastreux. Le leadership directif présente néanmoins un avantage, c’est que les résultats s’obtiennent plus rapidement. Il est plus fonctionnel dans les métiers techniques que ceux créatifs.
2. Le leadership collaboratif
Le leader collaboratif est aussi celui que K. Lewin nomme le leader démocratique. A contrario du leader directif, il compte sur la participation de chacun et de tous. Le leader collaboratif veut que chaque membre de l’équipe mette à profit son ingéniosité et sa créativité. Autant que tous les autres membres, il est comptable des résultats obtenus. Il ne s’attribue pas toutes les réussites.
Le leader collaboratif est constamment à la recherche de l’harmonie et de la cohésion au sein de son équipe. En cas de conflits, il se met immédiatement à la recherche de solutions d’apaisement. Il veut toujours trouver une occasion de consolider (team-building) son équipe. Son leadership est principalement basé sur la communication et les interactions qu’il fait prévaloir entre ses collaborateurs.
Le style collaboratif est intéressant au sein d’une organisation ou d’une entreprise où les membres sont en perpétuel conflit. Il fonctionnera particulièrement au sein d’une petite équipe avec notamment l’organisation de workshops. En cas de crise, ce type de leader trouvera toujours le moyen de renouer les liens de solidarité entre les membres. Le principal désavantage de ce style, c’est que certains membres de l’équipe risquent de ne pas se sentir valorisés s’ils justifient de plus de compétences que d’autres. Une démotivation risque de surgir chez ceux en quête de reconnaissance.
3. Le leadership visionnaire
Le leader visionnaire est nourri par une vision autour de laquelle il greffe ses collaborateurs. Il est capable de créer le futur et de conduire les autres avec lui vers cet avenir. Il maîtrise l’art de convaincre et s’assure autant que possible que chaque membre de son équipe intègre le but commun. Le leader visionnaire peut compter sur le climat de confiance qu’il instaure à chaque moment pour faire respecter ses prises de décision.
Le leader visionnaire est en quelque sorte celui que Max Weber nomme le leader charismatique. Il est une sorte de héros pour les autres qui n’hésitent pas à se fédérer autour de lui pour porter haut des aspirations communes. Il est celui qui fixe la direction à suivre et donne aux autres une vue d’ensemble du projet commun. Le seul problème avec ce type de leader, c’est qu’il n’est pas toujours disposé à expliquer les projets aux autres salariés. Il dit « pourquoi » et laisse le soin du « comment » aux managers.
L’effet du leadership visionnaire sur le climat de l’équipe est positif. Avec lui, les personnes autonomes et compétentes peuvent obtenir des résultats époustouflants. Toutefois, un leader avec ce style a du mal à expliquer sa vision en actes. D’où le temps qu’il faut parfois pour atteindre les résultats escomptés avec lui. En temps de crise, le leadership visionnaire peut se montrer inefficace.
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4. Le leadership « chef de file »
Le leader chef de file est, pour reprendre René Girard, le modèle mimétique des autres. Il est celui qu’il faut imiter, l’exemple qu’il faut suivre. Ses compétences dans son domaine sont indiscutables et il compte là-dessus, sans l’imposer au groupe, pour se faire suivre. Grand adepte de la perfection, il attend de chacun des subordonnés d’en faire de même. Bien qu’il ne fasse pas preuve d’autorité, le leader chef de file est rigoureux. Il est conscient que le succès réside dans la performance et le fait savoir en actes aux autres employés.
Pour que le style de leadership « chef de file » fonctionne comme il se doit, il est important que les autres membres de l’équipe soient aussi motivés que compétents. Il est aussi essentiel que l’équipe partage les mêmes valeurs de travail, de dépassement de soi, etc., et qu’elle soit nourrie par l’esprit de compétition. La seule difficulté avec ce style de leadership, c’est que celui qui l’incarne se sent parfois obligé d’accomplir certaines tâches confiées aux autres, ce qui lui donne plus de travail qu’il n’en faut.
5. Le leadership participatif
Dans la mesure où en toute chose il fait prévaloir le consensus, le leader participatif peut, sans ambages, être considéré lui aussi comme un leader démocratique. Il est toujours à l’écoute des autres et cherche par tous les moyens à trouver les moyens d’instaurer la paix quand il existe des conflits. Pour ce style de leader, la voie ou les idées de chacun comptent. Il est convaincu que le collectif et non un seul individu en particulier peut être intelligent.
En toute chose, le leader participatif privilégie le dialogue et s’assure autant que possible qu’un accord commun soit trouvé. Aucune prise de décision ne peut être entérinée sans l’avis de ses collaborateurs. De tels leaders se caractérisent par leur capacité d’écoute et par leur esprit de communication. Ils sont convaincus que c’est la diversité d’opinions qui donne jour à la vérité. Avec un leader au style participatif, il est plus facile de conduire à son terme un projet, puisque tous les membres y contribuent et se sentent impliqués.
Ce style de leadership fonctionne bien dans un contexte de brainstorming et surtout dans les entreprises tournées vers l’innovation. Son principal inconvénient est qu’il a du mal à fonctionner en situation d’urgence.
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6. Le leadership « coach »
Le leader « coach » est celui qui aide les autres membres de son groupe à développer leur potentiel. Ce style s’apparente au leadership transformationnel, car le leader coach et le leader transformationnel amènent les autres à découvrir leurs forces et leurs faiblesses et les encouragent à trouver le moyen de devenir meilleur. Ce que ces leaders désirent, c’est que chaque membre de l’équipe soit autonome et compétent. Leurs objectifs sont le plus souvent fixés sur le long et le moyen terme. Dans la mesure où il accompagne et motive ses collaborateurs, le leader « coach » est considéré davantage comme un formateur. Ce modèle de leader se caractérise par sa bienveillance, notamment par la reconnaissance de la possibilité d’erreur.
Le style de leadership tourné vers le coaching fonctionne parfaitement dans les entreprises en cours de développement. Individuellement ou collectivement, il peut être bénéfique pour le groupe d’avoir un tel leader capable de faire preuve d’empathie. Pour l’organisation cependant, il est impossible d’espérer des résultats à court terme. En outre, il faut s’assurer que tous les membres acceptent le coaching.
Voilà donc les 6 principaux styles de leader ou de leadership à connaître. Il en existe d’autres, avec par exemple le style de leadership transactionnel, lequel privilégie le compromis. À vous de choisir quel type de leader vous souhaitez devenir. Rien n’interdit cependant de combiner différents types de leadership.