Reprendre une entreprise est un plan complexe. C’est un processus long qui peut durer une année ou plus. C’est également une opportunité intéressante pour posséder ou agrandir sa propre entreprise. Si vous pensez à reprendre une entreprise, vous vous posez certainement beaucoup de questions. Voici un récapitulatif des étapes à suivre pour la reprise d’entreprises. Ces étapes sont indispensables pour conduire un rachat d’entreprise à terme.
Sommaire :
Étape 1 : Se préparer pour une reprise de société
Dès l’instant où un projet de rachat de société vous intéresse, vous devez bien mûrir votre réflexion. Devenir entrepreneur ou agrandir une entreprise n’est pas chose aisée. C’est un projet important qui va demander des ressources financières énormes. Identifiez vos forces et faiblesses, puis analysez vos objectifs. Réalisez une étude de marché. Si possible, suivez une formation ou faites-vous accompagner par un expert (notaire, avocat spécialisé, conseiller chambre de commerce, expert-comptable, etc.) C’est à ce moment que vous devez définir clairement ce que vous voulez. De façon concrète, il s’agit de répondre aux différentes questions qui suivent.
- Quel type d’entreprise vous souhaitez reprendre ? (entreprise en difficulté, entreprise familiale, Start up, etc.)
- Dans quelle zone géographique ?
- Dans quel secteur d’activité ?
Évidemment, le choix de votre cible doit être cohérent avec vos objectifs et s’intégrer à votre projet personnel. Réussir cette phase de préparation est primordial, car vos différents interlocuteurs au cours du processus verront en vous une personne motivée avec un but précis et qui est fiable. La cession d’entreprise est une procédure minutieuse dont chaque étape comporte ses propres règles.
Étape 2 : Rechercher l’entreprise à reprendre
Trouver des affaires ou sociétés à reprendre peut s’avérer difficile dans la mesure où beaucoup de chefs d’entreprise (à céder) se refusent à en parler ouvertement. Leur discrétion rend parfois complexe l’accès aux informations. Cependant, vous devez activer vos réseaux (professionnel, familial et amical). De plus, vous pouvez contacter des spécialistes de l’acquisition-vente.
Le monde du digital offre aussi plusieurs possibilités. Vous pouvez par exemple publier votre offre sur des plateformes créées à cet effet. Consultez les annonces (cession entreprise) officielles et accédez aux informations de cédants. Le bouche-à-oreille peut être une solution. Enfin, vous avez la possibilité de prospecter directement les entreprises cibles.
Toutefois, vous devez être à l’affût de la moindre opportunité. En effet, vous pourriez vous faire devancer par un/des salariés (s) de l’entreprise ciblée ou une entreprise partenaire de cette dernière qui seraient au courant du projet de vente d’entreprise. Soyez donc réactif.
Étape 3 : Analyser l’entreprise à racheter
Suite à vos recherches, vous avez trouvé une opportunité. C’est le moment d’entrer en contact avec le cédant. Vous devez en apprendre le plus possible sur l’entreprise à vendre. Il est recommandé d’organiser une rencontre un jour de forte activité au sein de l’entreprise. Vos critères d’analyse seront :
- la facilité d’accès aux informations de l’entreprise (extrait kbis notamment),
- l’ambiance de la discussion,
- l’intérêt du cédant, etc.
Votre but à ce moment est de comprendre le climat de la société, de connaître ses forces et faiblesses, de connaître ses perspectives et de mieux connaître le dirigeant, son rapport à sa société, ses employés. Vous aurez également à cœur de repérer les personnes de la société à racheter qui sont susceptibles d’influencer le cédant, de comprendre les raisons de la cession de la société et de découvrir le fonctionnement interne de l’entreprise (postes clés, personnel, organigramme, clientèle, fournisseurs, etc.).
Si la rencontre est positive et que vous obtenez toutes les informations dont vous avez besoin, vous serez désormais fixé. Ainsi vous pouvez déjà aborder le prix de cession demandé.
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Étape 4 : Évaluer l’entreprise
Beaucoup pensent que l’évaluation de l’entreprise est synonyme d’audit comptable. Ce n’est pas faux, mais l’évaluation n’est pas qu’une question comptable. En effet, au cours de l’évaluation, vous aurez aussi à évaluer son capital humain et son potentiel pour l’avenir. Cette évaluation faite par un tiers permet surtout de vérifier les informations données par le cédant, d’examiner les informations comptables et financières de la société à racheter et enfin de repérer d’éventuels risques concernant la cession de l’entreprise.
L’audit d’acquisition compte beaucoup dans le rachat d’entreprise, car il permet d’obtenir une valorisation de l’entreprise pour évaluer le prix de vente. C’est sur cette base que les négociations entre cédant et acquéreur se feront. Toutes les faiblesses relevées par l’audit d’acquisition serviront d’argument de négociation. De plus, des solutions à ces difficultés devront être trouvées et exposées dans un plan de reprise.
Suite à l’évaluation de l’entreprise et en possession du rapport de l’audit d’acquisition, le repreneur de société décidera de continuer ou pas la négociation.
Étape 5 : Signer la lettre d’intention
Après votre diagnostic, l’audit d’acquisition et l’évaluation globale de l’entreprise, vous avez décidé de continuer le processus de reprise de société. C’est ici que vous devrez présenter le montage juridique retenu. Cependant, avant cette étape, les deux parties (acquéreur et vendeur) peuvent éprouver le besoin de formaliser leurs échanges.
La lettre d’intention intervient dans ce cadre. À travers cette lettre, chacune des parties exprime clairement ses intentions vis-à-vis de l’autre d’une part et elles définissent ensemble le cadre et les limites de la négociation autour de la cession d’affaires. Notez que pour certaines reprises, ce n’est qu’après signature d’une lettre d’intention que le cédant vous donnera accès à certaines informations confidentielles.
De plus, il peut arriver que le repreneur attende cette étape pour lancer les audits (car ces derniers demandent parfois assez de moyens).
Étape 6 : Présenter le montage juridique
Qu’il s’agisse d’une PME/PMI, d’une entreprise individuelle ou d’une société plus grande, la reprise d’affaires entraîne des conséquences financières, fiscales et juridiques différentes. Que l’on soit en position d’acquéreur ou de vendeur, le choix entre la reprise de fonds et la reprise des titres est un élément majeur de la négociation. Sachez qu’un rachat de société peut se faire de plusieurs façons :
- acquisition du fonds de commerce,
- acquisition des titres,
- filialisation de la société,
- rachat progressif de titres,
- acquisition d’un secteur d’activité de l’entreprise,
- acquisition des titres par l’intermédiaire d’un holding, etc.
L’acquéreur a l’obligation d’indiquer quel montage juridique il a retenu pour la suite des opérations. Une fois cette présentation faite, les précisions concernant les dettes éventuelles ou avérées de l’entreprise, les garanties d’actif et de passif, les modalités d’acquisition seront traitées. Cette étape doit être gérée avec tact dans des termes pour ne pas rompre définitivement la négociation avec les dirigeants de l’entreprise à céder.
Étape 7 : Présenter le business plan de reprise
Le plan de reprise est un document incontournable de ce processus de rachat d’entreprise. À travers lui, vous présentez votre stratégie et vos objectifs suite au rachat de la société de façon claire. C’est également un indicateur de viabilité de votre projet. Le business plan de reprise doit porter sur les trois aspects suivants.
- Le plan opérationnel : on y retrouve le détail de la stratégie du repreneur concernant la production, la commercialisation, les approvisionnements, les investissements, les ressources humaines, les dépenses.
- Le financement du rachat : comment l’acquéreur finance l’opération (apport de capital, aide pour reprise d’entreprise et subventions, emprunts bancaires, entrée d’investisseurs, etc.).
- Le plan prévisionnel : il regroupe les données financières et comptables les plus récentes de l’entreprise ainsi qu’un plan de financement et de résultats prévisionnel établi sur 3 ans au moins.
Notez qu’il est vivement recommandé de se faire accompagner par un expert-comptable, surtout pour la dernière partie du business plan de reprise.
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Étape 8 : Signer le protocole d’accord
La rédaction et la signature d’un protocole d’accord intervient à l’issue de toutes les négociations (qui peuvent durer des mois). Ce protocole d’accord est un acte juridique qui symbolise l’accord des deux parties et qui reprend les principaux termes de la négociation. Dans le protocole d’accord sont expliqués :
- les droits et obligations des deux parties,
- les modalités et conditions de reprise de l’affaire,
- et le calendrier des opérations pour la réalisation et la réussite du rachat.
La signature du protocole d’accord représente un engagement de l’acquéreur et du vendeur à aller au terme du processus de cession de l’entreprise.
Étape 9 : signer l’acte de cession et terminer les formalités administratives
Enfin vient le moment de la signature de la vente de société. Après toutes ces tribulations et la signature du protocole d’accord, vous allez finalement effectuer le ‘’closing’’ : la clôture du dossier de reprise d’entreprise. Vous allez débloquer les fonds nécessaires au rachat, payer les droits du vendeur, etc. Vous aurez aussi à remplir un certain nombre de formalités liées au choix de montage juridique fait précédemment. Dans tous les cas, c’est la fin du processus de cession/reprise, et vous êtes désormais le nouveau chef de cette entreprise. Il ne vous reste plus qu’à entrer en fonction.
Étape 10 : Gérer la phase de transition
Considérée comme la dernière étape du processus de reprise d’une entreprise, la phase de transition est aussi la première étape d’une nouvelle vie de l’entreprise. C’est une période d’adaptation au cours de laquelle l’acquéreur va prendre les rênes de la société. Ce sera pour l’acquéreur le moment d’établir ses règles de travail, d’assurer son style de leadership et d’impulser sa dynamique en mettant aussitôt en action les mesures stratégiques du plan de reprise. Toutefois, il peut arriver qu’une entente entre l’acquéreur et le cédant permette de passer cette phase de transition en douceur.
En résumé, la reprise d’une entreprise est un projet complexe qui doit être mené méthodiquement en suivant des étapes rigoureuses. Depuis le ciblage de l’entreprise à reprendre jusqu’à la signature de la vente en passant par l’audit d’acquisition et le business plan de reprise, aucune étape n’est à négliger.