Depuis l’avènement de ChatGPT, plus un jour ne passe sans qu’on parle de l’intelligence artificielle. Avec leur capacité à exécuter des tâches de base dans plusieurs domaines, ces IA génératives sont vues depuis comme une menace pour les métiers et même pour l’humanité. Quelques chercheurs ont en effet signé une lettre pour demander une pause dans le développement de ces programmes informatiques. Mais il semble que l’IA peut aussi nous aider à aller mieux, ou du moins, à comprendre comment nous allons. En fait, L’Institut Curie est parvenu à développer une IA capable de détecter des cancers que les examens médicaux, même les plus sophistiqués, n’ont pas pu déceler.
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L’histoire de Wilfrid qui souffre depuis 2019 d’un cancer primitif inconnu
C’est dans les colonnes du Journal Le Parisien que l’on découvre l’histoire de Wilfrid, un formateur en sûreté nucléaire, qui fait une crise d’épilepsie en 2019. Alors âgé d’une cinquantaine d’années, on lui découvre deux tumeurs au cerveau. Il s’agit des métastases d’un autre cancer qu’on ne parvient pas à diagnostiquer. À l’origine, son pronostic vital était engagé et il ne lui restait qu’environ trois semaines à vivre, selon les médecins. Néanmoins, sa situation a été améliorée après opération. Les choses sont restées ainsi. Wilfrid souffre, mais ignore précisément ce dont il souffre.
L’histoire de Wilfrid, c’est aussi l’histoire de près de 7 000 personnes par an. Ce que l’on désigne par “cancer primitif inconnu” est un problème de santé très meurtrier qui donne peu de chances à sa victime. Le cancer précis n’étant pas détecté, le traitement est impossible à mettre en place. Les médecins ont souvent recours à des chimiothérapies à large spectre, mais qui n’offrent qu’un faible taux de réussite : moins de 20 %.
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Heureusement, l’intelligence artificielle est arrivée !
Très préoccupée par cette pathologie, l’Institut Curie, avec à sa tête la docteure Watson, parvient à développer une intelligence artificielle capable de détecter avec précision les cancers primitifs inconnus. Pour parvenir à un tel résultat, l’IA a analysé près de 20 000 profils ARN ayant présenté des tumeurs à diverses parties de leur corps. Après cet entrainement, elle met seulement quelques minutes pour détecter avec précision le cancer dans 98 % des cas.
À la suite de ces premiers résultats, les chercheurs décident d’utiliser l’IA à titre expérimental sur 150 patients. Là, il y avait Wilfrid à qui le programme informatique parvient à diagnostiquer un cancer aux reins.
“L’ordinateur a déduit à 90 % que mon cancer venait du rein. Il a été très fort, car mes reins, déjà passés au crible, ne présentent aucune marque de cancer. C’est comme un fantôme qui serait passé sans laisser de traces”, affirme Wilfrid.
Depuis lors, les médecins ont mis en place un traitement qui l’aide à aller de plus en plus mieux. Les résultats étant prometteurs, l’Institut Curie décide de diffuser l’outil à grande échelle. Ainsi, il a été il a été présenté mardi au congrès d’oncologie aux États-Unis, à Orlando.