Même si l’investissement immobilier direct constitue le premier pôle d’affectation de l’épargne des Français, les placements financiers restent très importants pour grand nombre de ménages. Au 3e trimestre 2022, l’encours total en placements financiers correspondait approximativement à 2 fois le Produit Intérieur Brut, soit 5 692 milliards d’euros. Cet argent est placé dans un large éventail de produits financiers. La question du choix des produits dans lesquels investir se pose donc à l’échelle de chaque investisseur, avec la notion du risque comme point central. Il est important d’être capable de le mesurer, afin de faire des choix d’investissements plus rationnels et satisfaisants.
Sommaire :
Le risque et le rendement
Pour un portefeuille d’actifs, le risque et le rendement sont les 2 critères les plus importants dans les analyses et décisions. Le rendement est le rapport entre le capital investi et le revenu que l’on en tire, à un terme donné. Il s’exprime en pourcentage et constitue le critère sur lequel on communique le plus.
Le risque peut être défini comme la probabilité de survenance d’un évènement adverse pouvant provoquer une perte ou limiter le rendement d’un placement.
En finance, plusieurs risques peuvent exister sur un placement, les plus importants sont développés dans les points ci-dessous.
Le risque de perte en capital
Il s’agit du risque de réaliser des pertes nettes sur votre investissement. Ce risque se réalise lorsque vous vous retrouvez avec un placement qui vaut ou rapporte moins que le capital investi. Les actions d’entreprises cotées sur les marchés financiers sont typiquement exposées à ce risque (avec les variations de cours), contrairement à aux assurances-vie.
Le risque de liquidité
En général, un placement financier correspond pour l’investisseur à l’échange d’un montant en capital contre un contrat de rémunération. Mais l’opération inverse ne fait pas dans les mêmes conditions pour tous les titres. L’évènement adverse ici peut-être un délai important pour conclure l’opération et encaisser des liquidités, ou alors une réalisation à un prix plus faible que le capital engagé. Être détenteur d’une part dans une SCPI (Société Civile de Placement Immobilier) peut exposer à ce type de risque.
Le risque de volatilité
Tout investisseur s’attend à recevoir des flux financiers dont il a estimé le montant avant de faire le placement. Mais ces flux peuvent varier plus ou moins fortement et s’écarter des estimations initiales. La volatilité prend en compte l’amplitude de ces écarts et leur probabilité de survenance.
Rendu à ce point, on pourrait être tenté de se fixer comme objectif de trouver le bon placement avec le plus fort rendement et le plus petit risque. Cette quête serait vaine à cause d’une des lois les plus importantes de la finance : le risque et le rendement sont corrélés, cela positivement. Ils évoluent dans le même sens. Plus le risque d’un placement est élevé, plus le rendement potentiel de celui-ci est également élevé. En d’autres termes, les actifs les moins risqués sont aussi ceux qui ont les rendements les plus bas.
L’échelle de risque à 10 niveaux d’ActiveSeed
L’échelle de risque de l’AMF permet généralement d’interpréter et de qualifie ou classer les placements en trois façons ou en trois catégories : prudent, équilibré et dynamique. Elle est pertinente, mais l’intervalle que représente chaque niveau est assez grand.
ActiveSeed a développé une échelle de risque améliorée qui répartit les risques en 10 niveaux. Elle permet de classer les placements en cinq catégories : prudent, modéré, équilibré, dynamique et audacieux. Cette échelle de risque tient compte à la fois du profil d’investisseur de l’épargnant, des placements contenus dans son portefeuille et du capital qu’il souhaite investir. Vous pouvez consulter et utiliser gratuitement cette échelle de risque pour simuler vos placements financiers ou projets et voir comment constituer votre portefeuille.
VOIR AUSSI : Le compte à terme est-il un placement financier vraiment intéressant ?
Le profil d’investisseur
Face à la difficulté de combiner rendement élevé et risque faible, il faut choisir. C’est ici qu’intervient la notion de profil d’investisseur. Elle caractérise le degré d’aversion d’un investisseur au risque, mais ne se limite pas à cela. Les banques et conseillers en investissement veillent à identifier ce profil chez leur client. C’est une étape cruciale pour pouvoir les aider à constituer des portefeuilles d’investissements qui sauront satisfaire leurs attentes. Plusieurs variables contribuent à construire le profil d’investisseur : l’âge, le niveau de revenu, la culture financière, le degré d’aversion au risque, etc. 4 niveaux sont généralement reconnus : prudent, équilibré, dynamique et offensif.
VOIR AUSSI : Comment placer son argent sans risques ? Conseils pour investir
Le SRRI ou l’échelle AMF, la principale échelle de mesure du risque
Comme nous l’avons vu précédemment, il existe de nombreux risques auxquels les placements sont exposés et leur niveau d’exposition varie selon les placements. Si les investisseurs institutionnels disposent des moyens pour mener des analyses de risque poussées, ce n’est pas le cas des ménages.
Pour permettre à ces ménages français d’avoir une perception du risque objective et informée, l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) a retenu une échelle de risque à 7 niveaux sur laquelle tous les placements disponibles aux ménages français sont classés. Cette échelle est basée sur le SRRI (Synthetic Risk and Reward Indicator).
Cette échelle de risque est très utile si vous investissez à travers un OPC ou une SICAV, mais aussi lorsque vous réalisez divers autres placements financiers. L’AMF exige que le SRRI de chaque produit coté en bourse soit directement accessible au public via un compte-titres ou un PEA (Plan d’Épargne en Actions). Il figure donc dans le Document d’Informations Clés.
VOIR AUSSI : Investissement en ligne : comment débuter facilement et en toute sécurité ?
Échelle de risque et taux de volatilité correspondant
Pour chaque placement, le SRRI est calculé à partir des données historiques sur 5 ans. Ce sont les données de performance qui sont compilées puis analysées pour déterminer leur niveau de volatilité. Chaque niveau de l’échelle correspond à un intervalle de taux de volatilité spécifique.
SRRI | Volatilité correspondante |
1️⃣ | Volatilité inférieure à 0,5 % |
2️⃣ | Volatilité de 0,5 % à moins de 2 % |
3️⃣ | Volatilité de 2 % à moins de 5 % |
4️⃣ | Volatilité de 5 % à moins de 10 % |
5️⃣ | Volatilité de 10 % à moins de 15 % |
6️⃣ | Volatilité de 15 % à moins de 25 % |
7️⃣ | Volatilité de 25 % ou plus |
Nous illustrons le sens de cette grille du SRRI en associant certains types de placement à un niveau sur la grille.
- Les fonds en euros, les contrats d’assurance vie, certaines obligations constituent des placements du niveau 1. Le rendement est très bas et la tolérance au risque nulle. L’objectif ici est la conservation du capital dans le temps.
- Les SCPI se trouvent à partir du niveau 3.
- Les fonds peuvent être classés du niveau 3 au niveau 7. Leur niveau de risque va varier en fonction de l’allocation des titres et de la politique de gestion du fonds.
L’échelle de mesure du risque joue un rôle important, notamment pour les ménages en recherche d’investissement. Mais il faut être conscient du fait qu’il s’agit d’un outil simplificateur et donc limité. Sa première limite est l’usage de données historiques. Ces dernières peuvent conduire à des analyses erronées lorsque la conjoncture est nouvelle, avec des changements inattendus. L’autre limite est que cette échelle est bâtie essentiellement sur la volatilité et ne prend pas en compte plusieurs autres risques financiers.