Le sujet de la consommation d’alcool au bureau soulève souvent des débats animés. Alors que certains pays ont des lois strictes interdisant toute forme d’alcool sur le lieu de travail, d’autres adoptent une approche plus souple en permettant une consommation modérée. En France, cette question délicate est sujette à différentes interprétations et soulève des questions cruciales concernant les droits des employeurs et des employés. Alors, est-ce autorisé ou non ?
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Que dit la loi ?
Dans le Code du travail (Article R4228-20) se trouve une directive claire : la consommation d’alcool sur le lieu de travail est prohibée. Cependant, comme dans toute bonne loi, il y a des dérogations.
Uniquement pendant la pause-déjeuner et à l’occasion des repas, certains breuvages peuvent être pris. Bière, cidre, vin, et même le poiré, cousin normand du cidre, peuvent faire une brève apparition sur votre table de travail. Bien sûr, il faudra les consommer avec modération pour ne pas vous retrouver en état d’ébriété.
Toutefois, ne pensez pas que cela soit un laissez-passer pour arroser le bureau comme une fête. Il est vrai que l’employeur doit s’assurer que ses salariés puissent se désaltérer pendant le travail, mais les boissons alcoolisées sont exclues de cette considération.
L’employeur a le droit de restreindre, voire proscrire la consommation d’alcool
L’employeur détient le pouvoir de réglementer la prise d’alcool sur le lieu de travail dans le but de préserver la sûreté et le confort des employés. Cette décision repose sur une responsabilité essentielle : celle de garantir le bien-être physique et psychologique de ceux qui œuvrent au sein de l’entreprise. Concrètement, cela se traduit par la mise en place de dispositions préventives visant à éviter les accidents liés à l’alcool. Ces dernières peuvent être intégrées dans le règlement intérieur, si celui-ci est requis ou bien être communiquées via une note de service.
Si nécessaire, l’employeur a la possibilité de procéder à un contrôle d’alcoolémie. Cette démarche est toutefois encadrée. Le contrôle doit être expressément prévu dans le règlement intérieur de l’entreprise ou dans une communication interne. Il ne peut être fait de manière arbitraire, mais doit être motivée par la nature du travail effectué par le salarié. Si le travail implique un danger pour la protection des personnes ou des biens en cas de consommation excessive d’alcool, alors la vérification de l’alcoolémie est justifiée.
L’éthylotest doit se faire en présence d’un tiers, tel qu’un membre du Comité Social et Économique (CSE), par exemple. Bien entendu, le salarié conserve le droit de contester les conclusions de l’examen, ce qui permet ainsi la réalisation d’un nouveau test.
L’employé s’expose à des sanctions
Siroter un verre au boulot peut virer au cauchemar. Les sanctions peuvent être diverses et sévères, allant d’une mesure disciplinaire jusqu’au licenciement. Le simple fait d’être un peu trop éméché sur votre lieu de travail pourrait mettre fin à votre emploi. Et dans certaines professions, comme chez les pompiers ou les enseignants, la tolérance est proche de zéro. Imaginez-vous un pompier en état d’ébriété essayant de sauver des vies, ou un enseignant incapable de veiller sur ses élèves en raison de son état d’ivresse.
Plus loin, la caisse primaire d’assurance maladie peut refuser l’indemnisation si l’accident qui a eu lieu est lié à l’alcool. Autant éviter ces ennuis en restant sobre au travail.
L’employeur peut également être sanctionné
L’employeur n’est pas à l’abri des ennuis s’il ne prend pas au sérieux les risques de consommation d’alcool au travail. Sa responsabilité en matière de sécurité et de santé des salariés est clairement définie par la loi. S’il néglige son devoir, il risque une amende salée de 10 000 euros par salarié en cause.